Le crash du Beat’s Me en 1943

Les survivants avaient sauté en parachute et atterri sur la commune de Pluvigner en janvier 1943.

CRASH DE LA FORTERESSE VOLANTE – B 17 F « BEATS’ ME !?

Le giratoire en sortie de Pluvigner direction Auray porte le nom de cet avion qui s’est crashé en 1943 en faisant 8 victimes.

L’histoire de Beat’s Me

23 janvier 1943 CAMORS/ PLUVIGNER

L’appareil comprenant un équipage de 10 membres, faisait partie d’une formation partie de Molesworth (Angleterre) dont la mission était de bombarder l’arsenal de Lorient et la base sous-marine de Brest.

Au largage des bombes, au nord-est de Locmiquélic, à 4 km de l’objectif, le B-17 nommé « Beat’s Me » fut touché à l’empennage arrière par une bombe « amie » qui tua le mitrailleur de queue, le Sergent Wayne Odell Stevens.

L’avion bascula sur son aile droite, fit un tour sur lui-même en perdant 10 000 pieds d’altitude (3 000 m). Son pilote, le Lieutenant Joseph E. Haas, réussit à redresser l’appareil et entreprit de reprendre de l’altitude.

Au cours de l’embardée, le Sergent John H. Sherman, mitrailleur droit du bombardier bascula par-dessus bord et resta suspendu à l’extérieur par un pied à sa mitrailleuse par -30° C et sans masque à oxygène. Moins de 3 minutes plus tard, il se décrocha de l’arme, ouvrit son parachute et tomba dans la Ria d’Etel qui était à marée basse. Il était décédé à son atterrissage dans la vase près du village de Kercune sur la commune de Locoal-Mendon. Selon les témoins, il fut tué par les soldats allemands d’une unité mobile de la Luftwaffe, postés sur la rive ouest la Ria.

Pour faciliter la remontée de son avion, le pilote déclencha le largage d’urgence de ses 5 bombes. Celles-ci tombèrent sur la ferme de la famille Le Trépuec au village de Kergolven près du bourg de Landaul. Une femme, Marie-Louise Audic (31 ans), restée dans l’habitation, fut tuée tandis que le reste de la famille, rassemblée autour du four à pain, fut sauve.

L’avion poursuivit son ascension, toujours harcelé par deux chasseurs de la Luftwaffe basés à Vannes.

Au nord-est de Pluvigner, peu avant 14h, ils attaquèrent le B-17, tuant son pilote, Joseph E. Haas, ainsi que d’autres membres de son équipage. Ses commandes endommagées, l’avion se cabra immédiatement et bascula sur son aile gauche en un lent virage en plongée spirale vers le sol.

Trois aviateurs du « Beat’s Me !? » purent sauter en parachute :

  • Le lieutenant John H. Embach- navigateur
  • Le lieutenant Ewell R. Mc Cright – bombardier remplaçant R J Saiz
  • Le sergent Charles L. Roth- spécialiste radio

Ceux-ci atterrirent autour du bourg de Pluvigner et furent les témoins impuissants de la chute de leur appareil. Ils furent faits prisonniers dans les heures qui suivirent. Ils furent libérés par les troupes américaines et démobilisés en août 1945.

L’avion s’écrasa en 2 minutes sur la commune de Camors, à 700 m à l’est du village de Mané-lhuel, à la lisière nord de la forêt de Kéronic.

Lors de cette chute, le copilote, le Lieutenant Ray W. Christianson tomba (sauta ?) de son appareil à 150 m de la ferme la face contre un tas de pierres, sans autres blessures apparentes. On pense qu’il tenta de poser son appareil jusqu’à la dernière limite (Belly landing : train d’atterrissage rentré). Son parachute vide se posa près de l’avion écrasé.

Lors du crash, il restait 5 hommes morts ou blessés à bord de l’appareil :

  • Le Lieutenant Joseph E Haas – pilote
  • Le Sergent Antonio Pacheco – ingénieur-mécanicien
  • Le Sergent Wayne O. Stevens – mitrailleur de queue
  • Le Sergent Jerry W. Dobbins – mitrailleur gauche
  • Le Sergent Pete Soria – mitrailleur de la tourelle ventrale

Une compagnie de soldats allemands, cantonnée pendant 10 jours dans la ferme de Mané-lhoel (famille Antoine Le Neillon), fut dépêchée pour récupérer les restes de l’appareil et de ses occupants.

Ce que sont devenus les survivants

  • Charles L. Roth est décédé le 11 août 2015 à Grand Junction (Colorado), il était âgé de 93 ans.
  • Ewell I. Mc Cright est décédé le 24 avril 1990 après avoir fait carrière notamment comme Attorney (homme de loi).
  • lohn F. Embach se réengagea dans l’USAF et fut tué en Corée le 24 mai 1952.

 

Données collectées par le Souvenir Français.

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