Manoirs et châteaux

Manoirs et châteaux privés de la commune.

Beaucoup de manoirs, de châteaux et de chapelles furent reconstruits aux XVe et XVIe siècles à Pluvigner, la guerre de Succession de Bretagne et les retombées de la guerre de Cent Ans étant à l’origine de nombreux dégâts.

Appelée aussi guerre des deux Jeanne, la guerre de Succession se déroula de 1341 à 1364. Durant plusieurs dizaines d’années la commune fut victime d’embuscades, de pillages, d’incendies et de sièges.

Les XVe et XVIe siècles furent donc des siècles de reconstruction sociale, familiale mais également matérielle[1].

Le manoir de Kerdesaroué

La famille Guido de la Villeneuve s’installa au manoir de Kerdesaroué (Kerdezarhoué) en 1598. Cette famille, connue depuis 1426, y demeura jusqu’à la fin du XVIIe siècle. En 1644, Pierre Guido fut désigné Trésorier général de France en Bretagne.

Le fief de Kergo

Ce fief a appartenu à plusieurs familles. En 1426, Pierre du Garo en était le propriétaire, puis ce fut Jean Lauzer époux de Radegonde de Villiers. Après 1610, le manoir avait déjà été cédé à François de Lustin et son épouse Catherine Le Breton. En 1642, ces derniers en firent don aux pères carmes de Sainte-Anne d’Auray.

Le Manoir de Kergroëz

Situé à Pluvigner, à la limite de la commune de Landaul, c’est en 1448 que l’on trouve la trace d’un premier propriétaire, Thomas Jégado. Une croix est d’ailleurs édifiée en son honneur, sur la route de Sainte-Anne. La famille Jégado, originaire de Lanvaudan, était une famille de militaires. Comme pour le fief de Kergo, plusieurs familles se succèderont au manoir de Kergroëz. En 1536, Ysabeau de Kerpunce est notée comme étant dame de kergroëz. Puis, ce fief sera transmis à la branche cadette des vicomtes de Lesmais. En 1618, Michelle de Lesmais épouse Jacques Sorel. Ils auront plusieurs filles qui, par alliance, feront parties des familles de Coué, d’Argy et de Lantivy.

Le manoir de Kerjean

Il a la particularité d’avoir appartenu à la même famille de 1450 à 1790, c’est-à-dire à la famille Blesven ou Blévin. Cette famille était alliée avec celles des Saint-Armel, des Coëtmen, des Marbœuf et des La Bourdonnay.

Le Manoir de Bodeveno

Entre 1340 et 1536, il existait un manoir à Bodeveno, la famille qui le possédait portait le même nom. La dernière représentante de cette famille fut Alix, dame de Bodeveno. Elle épousa Jean, seigneur de Peillac, vers 1400. Leurs descendants furent seigneur de Bodeveno durant 150 ans environ. Ils firent alliance avec les familles de Tréal, Morice, Rolland, de Muzillac, et de Rohan.

Kerlois

Histoire

Au début du XVe siècle les terres de Kerlois étaient détenues par la famille de Lestrelin, à qui appartenait également la seigneurie de Lesvellec en Saint-Avé et celle de Kérisper en Pluneret. Jean de Lestrelin mourut en 1529. Son fils Louis, était seigneur de Kérisper, de Kerlois et de Liscoët (Pluvigner). Il épousa Marie de Botderu. Gilles Guillaume de Lestrelin, leur héritier, vécut jusqu’en 1583.

Par la suite, Kerlois passa aux mains d’une autre famille. C’est Louis Cadoret qui en fut le propriétaire. Son épouse se prénommait Françoise de Louénan. Puis, leur fille, Anne Cadoret, épousa Jean de Montigny et vendit Kerlois en 1607 à Olivier Le Gouvello, seigneur de Kériolet et époux de Marie-Anne Guido. La famille Le Gouvello est très connue pour leur fils, l’abbé Pierre de Kériolet, surnommé « le Bon Larron », qui naquit en 1602 et décéda en 1660. Il mena une vie dissolue mais finit par se repentir. Demeurant au manoir de Kerlois, il assistait à la messe à la chapelle de Miséricorde. C’est à la fin de sa vie ou juste après son décès que la chapelle privée de Kerlois fut édifiée.

De 1680 à 1759, c’est la famille de Marin qui fut propriétaire de Kerlois. Originaires du Languedoc, ils ont hérité du domaine suite au mariage, en 1628, de Françoise Le Gouvello avec Jean de Marin. Après la mort de leur arrière-petit-fils, François Julien de Marin, en 1759, le domaine fut vendu à la famille Boutouillic, originaire de la paroisse de Lignol.

La chapelle

Située à 50 mètres du manoir elle est de forme carrée avec une abside à trois pans. Du côté ouest, une porte rectangulaire, surmontée d’une fenêtre, permet d’entrer dans la chapelle. Le chœur est éclairé par deux fenêtres en plein cintre. À l’intérieur, les vitraux datent du début du XXe siècle et le sol consiste en un carrelage de terre cuite. Les encadrements des fenêtres, des portes, la corniche et les angles sont en pierre de taille. Une balustrade en bois du XVIIIe siècle sépare la nef du chœur, qui est surélevé. Un autel en bois galbé est placé sur une estrade de trois marches. La chapelle abrite également un tableau d’Émile Le Bobinec de 1889. À gauche de ce tableau trône la statue de saint Vincent Ferrier et à droite, celle de saint Jacques le Majeur. Toutes deux sont faites de bois. Un chemin de croix est aussi disposé dans la chapelle.

Le château de Kéronic

Histoire

De 1426 à 1448, le château de Kéronic fut possédé par Henri de Launay. Cette famille y demeura plus d’un siècle et demi. Elle était propriétaire de nombreuses autres seigneuries comme celles de Bézidel en Brech, de Pont-Sal en Plougoumelen, de kergelin en Languidic et de Talvern.

Elle fît alliance avec les familles les plus connues de Bretagne comme les Rosmadec, les La Forest, les Baud, les Tumelin ou encore les Arradon.

Vers 1550, l’héritage des deux branches fut réunit par Jacques-François de Launay, qui devint seigneur de Kéronic, de Pont-Sal ou encore de Talvern. Entre ses deux filles, Jeanne-Louise et Béatrix, c’est la seconde qui hérita des fiefs de son père. Elle se maria en 1590 avec Nicolas de Talhouet et eut une fille, Hélène. Cette dernière épousa, en 1626, Henri de Volvire.

Par la suite, La terre de Pont-Sal fut transmise par les Volvire aux Botherel et celle de Kéronic passa aux mains de trois frères en 1653-1666, Jérôme, Guillaume et Louis Eudo. Cette famille était connue près d’Hennebont depuis 1525.

L’histoire de ce château se poursuit avec le mariage de Louis Eudo et de Françoise Le Brishoual ou Brizoual et leur fils, Louis-Joseph qui fut conseiller au Parlement de Bretagne. Ce dernier épousa Marie-Anne Le Mezec.

Les époux léguèrent la terre de Kéronic à leur fille, Louise-Marguerite qui l’apporta en dot à son mari, Jérôme-François Charpentier. La famille Charpentier conserva cet héritage jusqu’à la Révolution.

La chapelle

Suite à la reconstruction du château en 1600, Louis Eudo, vicaire général à Vannes, à fait construire la chapelle privée Saint-Joseph en 1640. Elle fut bâtie à 500 mètres au sud du château. Une seconde chapelle se trouve à l’intérieur de ce dernier. Le bâtiment rectangulaire possède une abside à trois pans. Son clocheton se dresse au centre du toit. Le pignon ouest présente deux ouvertures : une porte avec au dessus une fenêtre ronde. La seconde porte d’entrée est située du côté nord. Le blason de Kéronic orne l’intérieur et sur la partie ouest de la voûte on remarque un calice ainsi qu’une monstrance entrecroisés en plâtre. Au dessus, sont disposées une crosse et une croix entrecroisées. La chapelle abrite également un retable surmonté d’un tableau dont l’ensemble est surmonté par des sculptures en bois ainsi qu’une grille en fer forgé.

Porh Coët-Magoër

Le nom primitif était « Coz Magoër » et signifie « vieilles ruines » ou encore « vieux murs ». Le nom actuel « Coët-Magoër » désigne une « forêt aux ruines ». C’est aussi celui d’une antique famille qui avait fait édifier à proximité son manoir, nommé Porh Coët-Magoër. Mais cette famille tomba dans l’oubli au milieu du XVIe siècle en raison du mariage de sa dernière représentante, Marguerite-Marie de Coët-Magoër, avec Pierre de la Roche, qui mourut en 1579. L’histoire de la famille de la Roche est connue à partir du XIIe siècle. De l’union de Pierre et de Marguerite-Marie, naît Guillaume de Roche, décédé en 1610. Il sera seigneur de Coët-Magoër et de Lannic en Pluvigner. Il épousera Jeanne Le Perty. La descendance du couple aura en sa possession ces deux fiefs presque jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, avec Jean-Toussaint, seigneur de Coët-Magoër ainsi que son fils Yves-Jean-Toussaint, seigneur de Lannic qui décèdera en 1772.

Manoir du Guern

Ce manoir a servi de presbytère pendant deux siècles environ. Au grenier, du côté sud, un oratoire y avait été conçu. Il était divisé en deux parties à l’aide d’une grille de fer, qui a aujourd’hui disparu. Deux lucarnes à l’est ont été bouchées. Une ouverture est présente sur le côté ouest du toit. La chapelle possède un autel en bois galbé au dessus duquel sont placés quatre socles de statues. Au centre sont placés saint Yves et saint Vincent Ferrier. Auparavant, se trouvait une cloche au dessus de la porte du rez-de-chaussée. Elle a été transférée à la chapelle de la Madeleine à Brech en 1920.

Notre-Dame de Fatima aux Granges

C’est en 1889 que des sœurs firent bâtir un orphelinat pour les enfants de marins péris en mer. L’établissement était nommé : Notre-Dame des Pins. Par la suite, en 1895, Monsieur Guilloteaux ajouta une chapelle aux bâtiments existants. Le riche sénateur la fît ériger en mémoire de sa fille, Marcelle, qui succomba à une maladie. De ce fait, la chapelle a été consacrée à sainte Marcelle. De 1957 à 1962 l’établissement ferma ses portes en raison de son acquisition par les Coopérateurs Paroissiaux du Christ Roi, venant de Paris. L’établissement passera plus tard sous le vocable de Notre-Dame de Fatima.

L’édifice de style néo-roman est en forme de croix latine. Il se compose d’une nef de trois travées en demi-carrés. Un porche se trouve devant l’entrée et le transept est peu saillant, composé de bras en demi-carré. Le pignon sud-ouest est éclairé présente une grande rosace. Quant au chœur, il prend aussi la forme d’un demi-carré avec une abside ronde. Les vitraux du chœur présentent à gauche les initiales de Marie et à droite celles de saint Joseph. Au centre, la figure de sainte Marcelle est présentée.

Cette chapelle abrite un important mobilier. Par exemple, est placée au dessus de l’autel du transept nord-ouest, la statue de saint Joseph. Derrière lui se trouve un tableau représentant l’apparition à Fatima. De nombreuses autres statues ornent l’intérieur : celles du Sacré-Cœur, de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, de Jeanne d’Arc, de sainte Germaine de Pibrac ou encore celle de Louis Marie Grignon de Montfort. Un chemin de croix est placé à l’intérieur.

À savoir : La plupart de ces édifices n’appartiennent pas au domaine public et ne sont pas visitables.

Nous signalons que cette liste présentant les manoirs, les châteaux et les chapelles privés n’est pas exhaustive. Toute personne ayant des informations supplémentaires est invitée à les transmettre au service culturel de la mairie.

[1] Source : Pluvigner. Histoire et Patrimoine, 1995, consultable à la Bibliothèque municipale

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